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10Nov2023
De gauche à droite, Amer Benouda, vice-président international d'Aba Technology, Valerie Labi, fondatrice et présidente de Wahu Mobility, Mia Lahlou Filali, directrice générale de Pharma 5, Faruk Saleh, PDG de Metro CapitalAdvisory Group, et Gilles Vaes, directeur général d'InfraCo Africa, lors d'un panel de l'AIF 2023 consacrée au "Made in Africa".

Le niveau d’infrastructure, la dynamique entrepreneuriale et l’accès au financement sont des facteurs clés pour réussir le décollage du « Made in Africa » à travers le développement de l’industrie manufacturière sur le continent.

C’est ce qui est ressorti d’une session consacrée au « Fabriqué en Afrique : libérer le potentiel de l’industrie manufacturière nationale », tenue jeudi dans le cadre des Market Days 2023 de l’Africa Investment Forum (AIF) à Marrakech, au Maroc (8-10 novembre 2023).

De l’avis général des panélistes au profil très entrepreneurial, la fabrication locale est un élément essentiel de la transformation économique et de la création d’emplois en Afrique. Le continent devant compter 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050, le « Made in Africa » s’avère de plus en plus nécessaire pour répondre à la demande de biens et services et pour réduire la dépendance des pays aux importations.

« Sans développement de l’industrie manufacturière, pas de Made in Africa », a lancé d’emblée le modérateur du panel, David Pilling, rédacteur en chef Afrique du Financial Times.

A l’unisson des autres intervenants, Gilles Vaes, directeur général d’InfraCo Africa, lui a répondu en posant le premier constat : « l’infrastructure, c’est la base de tout ! Il ne peut pas y avoir de développement d’une industrie manufacturière sans une logistique efficace, sans un réseau électrique solide, etc… », a affirmé le dirigeant de cette institution de financement du développement spécialisée dans les infrastructures privées.

A cet égard, le Maroc, pays hôte de l’AIF 2023, fait figure de modèle sur le continent. Depuis une vingtaine d’années, sous l’impulsion de son Souverain, le Royaume s’est doté d’une infrastructure aux standards internationaux, à l’image du port de Tanger Med, premier port de la Méditerranée et d’Afrique en volume d’activité.

Le Maroc bénéficie d’infrastructures de qualité, d’un accès universel à l’électricité à un prix très correct et d’une main d’œuvre qualifiée. « Le pays, qui s’appuie sur une vision claire de long terme, portée par le Roi Mohammed VI, a vu la part de son industrie atteindre 25% de son PIB », a ajouté Gilles Vaes.

Le Maroc a développé également des écosystèmes industriels innovants, à l’instar de l’automobile – premier producteur africain, avec 65 % de contenu local dans les véhicules « Made in Morocco » -, l’aéronautique et la pharmacie.

« L’industrie pharmaceutique marocaine est devenue concurrentielle en termes de prix et de qualité. C’est un secteur économique clé, porté sur l’innovation, qui peut jouer un rôle essentiel pour la souveraineté sanitaire du continent », a souligné Mme Mia Lahlou Filali, directrice générale de Pharma 5. Leader sur son marché domestique, ce laboratoire, spécialisé dans la production de médicaments génériques, notamment d’antibiotiques, exporte 25% de son chiffre d’affaires.

Deuxième constat partagé par les panélistes : sans entrepreneur, pas de création de richesse.

« L’industrie marocaine a vraiment adopté l’état d’esprit entrepreneurial. Ce n’est pas une simple formule, beaucoup de jeunes veulent créer leur startup », a confirmé Mme Filali.

Jeune fondatrice et présidente de Wahu Mobility, qui fabrique des véhicules électriques au Ghana, Valérie Labi a témoigné néanmoins de la difficulté à « lever des fonds quand on est une jeune entrepreneure comme moi. J’ai dû trouver un partenaire et obtenir des financements sur les marchés européens. Au Ghana, avec des taux d’intérêt très élevés, il est vraiment difficile d’emprunter. »

« Pour développer une chaîne de valeur en Afrique, comme la nôtre dans l’électrique, je mettrais en avant quatre facteurs essentiels : un fort esprit entrepreneurial ; un environnement réglementaire favorable à l’innovation et l’investissement ; un niveau d’éducation supérieur pour encourager et retenir les talents ; et un niveau d’investissement satisfaisant, mais qui demeure encore insuffisant au Ghana pour ouvrir des usines », a énuméré Mme Labi.

Au Nigéria, l’esprit entrepreneurial est aussi très présent. Dans le pays le plus peuplé du continent, le niveau d’infrastructure pénalise néanmoins les entrepreneurs comme Farouk Saleh, président-directeur général de Metro Capital Advisory Group, un conglomérat qui investit dans différents secteurs (santé, énergie, immobilier, infrastructure).

« Notre vision est simple : ce qui est nigérian doit rester au Nigéria. Il nous faut développer chaque étape de la chaîne de valeur. Notre plan d’approche intègre le conseil, l’ingénierie, le design, etc… mais il faut parfois construire ses propres routes ! », a précisé M. Saleh.

« Le gouvernement doit améliorer les infrastructures, changer le cadre réglementaire, offrir des conditions de financement plus abordables aux jeunes. Les choses sont en train de changer… Il faut croire au dynamisme des entrepreneurs nigérians ! », a-t-il exhorté en conclusion de sa prise de parole.

Le défi de l’entreprenariat, Amer Benouda l’a, lui aussi, relevé en créant, au Maroc, la société Aba Technology, qui produit des composants électroniques et fournit des solutions de connectivité, notamment dans la santé. Avec deux usines à Casablanca et une croissance exponentielle en trois ans, la société compte déjà 600 employés.

« Pour être actif rapidement dans les chaînes de valeur mondiales, nous nous sommes concentrés sur des produits à forte valeur ajoutée, générateurs de revenus. Nous avons racheté une petite entreprise spécialisée dans les cartes électroniques et l’avons mise à l’échelle sur le créneau porteur des appareils médicaux connectés. Nous avons 96 % de notre chaîne de valeur au Maroc », a détaillé le vice-président international d’Aba Technology.

« Pour réussir le Made in Africa, il faut soutenir le secteur privé, notamment les petites entreprises sur le plan financier. L’Afrique a besoin que ses PME et PMI passent à l’échelle », a appelé Gilles Vaes, en conclusion de la session.