La Banque africaine de développement vient de débloquer la première tranche du prêt de 18 milliards de rands (près d’un milliard de dollars) accordé à Transnet, un conglomérat sud-africain qui gère les ports, les chemins de fer et les pipelines du pays. Ce décaissement est le premier d'une série de quatre tranches prévues dans le cadre de ce financement inédit, destiné à soutenir le plan de redressement de l'entreprise. Cinq mois environ après l'approbation de ce prêt par le Conseil d’administration de la Banque, cette aide vise à redresser les opérations de Transnet et à améliorer les infrastructures du pays.
Ce financement permettra à Transnet de commencer la première phase de son plan d’investissement quinquennal de 152,8 milliards de rands (8,1 milliards de dollars). Ce plan vise à réhabiliter et renforcer les infrastructures existantes avant de développer des segments clés de la chaîne logistique. « Ce décaissement rapide montre l'engagement de l'institution envers le secteur privé en Afrique, essentiel pour soutenir une croissance économique durable » a déclaré Solomon Quaynor, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation, en marge de l’Africa Investment Forum, qui se tient à Rabat, au Maroc.
L'efficacité du décaissement réside dans le fait que Transnet a rempli toutes les conditions liées au financement de la Banque, en particulier en matière de gouvernance, d’environnement et de responsabilité sociale. Ce décaissement intervient après la signature de l’accord de prêt à Johannesburg en septembre dernier, entre Transnet et la Banque africaine de développement, qui engage l’institution à fournir les financements à l’entreprise sud-africaine pour lui permettre de mettre en œuvre son plan de redressement.
Transnet fait face à des défis opérationnels depuis plusieurs années, principalement dans les secteurs critiques des chemins de fer et des ports, en raison d’un sous-investissement dans les infrastructures et les équipements, du vol et du vandalisme, ainsi que de chocs externes tels que des inondations et les effets de la pandémie de Covid-19. Toutefois, l’entreprise, récemment restructurée, a entrepris d’importantes réformes internes pour améliorer sa gestion et son efficacité. Elle a également mis en place un programme de décarbonation et de réduction de l'empreinte carbone, conformément à ses engagements environnementaux.
La Banque africaine de développement a salué le gouvernement sud-africain pour son engagement dans la réforme de Transnet et du secteur des transports en général, et pour ses efforts visant à renforcer la gouvernance et la conformité au sein de l'entreprise. De plus, Transnet a fait des progrès dans l'amélioration de ses pratiques de gouvernance, notamment dans les processus d'appel d'offres et de gestion financière.
Transnet est un acteur clé de l’économie sud-africaine et régionale, avec une infrastructure ferroviaire de 30 000 kilomètres, la plus grande parmi les pays émergents. Le réseau ferroviaire de Transnet assure la connectivité entre les ports sud-africains et d'autres pays de la région, tels que le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo, via le port stratégique de Durban, le quatrième plus grand terminal à conteneurs de l’hémisphère Sud, ce qui en fait un carrefour essentiel pour le commerce régional et international.
Ainsi, le soutien de la Banque africaine de développement à Transnet est crucial pour améliorer la compétitivité de l’Afrique du Sud et renforcer l’intégration économique du continent, tout en répondant aux défis du secteur logistique qui est vital pour le développement de l’Afrique.
À travers ce décaissement, la Banque africaine de développement a, une fois de plus, démontré son agilité dans le soutien financier qu’elle apporte au secteur privé africain.